On en comptait plus de 100. Il n'en reste que quelques-unes, mais l'une d'entre elles se distingue et est le symbole de la ville.
Asti, ainsi qu’Alba et six autres municipalités italiennes, fait partie des “città dalle cento torri” (villes aux cent tours). Les cartes anciennes la représentent dans sa splendeur médiévale, avec ses remparts solides, ses édifices majestueux et ses nombreuses tours, représentant le pouvoir des familles riches et nobles qui se disputaient le contrôle du commerce et des finances. Lors de la visite de la ville d’Asti, vous remarquerez que certaines d'entre elles sont encore parfaitement visibles, quelques-unes sont sectionnées, mais toujours là pour indiquer qu'une dynastie aristocratique a autrefois vécu à l'ombre de ce bâtiment. D'autres sont intégrées dans des bâtiments du XVIIIe siècle et il faut faire un petit effort pour les voir réapparaître dans leur élégance. Mais celle qui résiste et qui est devenue le symbole de la ville est la Troyana ou de l’Orologio (Tour de l’Horloge), avec ses 12 baies géminées aux arcs en plein cintre. Elle se dresse dans un coin de l'élégante Piazza Medici, comme si elle voulait détourner l’attention portée à la fontaine de l’aqueduc de Materno Giribaldi, qui occupe le centre.
C’est l'héritage d'une période historique extrêmement prospère qui est devenu l'emblème d'une communauté.
De forme carrée, aux côtés d'environ 5 mètres et de 44 mètres de hauteur, elle date du XIIIe siècle, période où Asti connut une grande rénovation urbaine. Elle faisait partie intégrante de la maison-forte des Troya, une des familles de l'aristocratie marchande d'Asti qui exerçait une activité financière dans différentes villes européennes. Au XVe siècle, la dynastie s'est éteinte, la maison-forte fut abandonnée puis démolie, mais la Torre Troyana resta là pour rappeler toute la splendeur de cette époque. Elle devint propriété de la Municipalité, qui l'équipa d'une cloche pour scander les heures de la journée, mais également pour sonner chaque fois qu'il était nécessaire d'avertir la population d'un événement ou d'une menace. La cloche, dont le son est encore familier aux habitants d'Asti, date de 1531 et est l'une des plus anciennes du Piémont.

Deux cents marches moins une : depuis les créneaux, une vue à 360° s’ouvre sur la ville et le paysage environnant.
Il faut gravir 199 marches en bois pour atteindre son sommet, d'où l'on peut admirer la configuration des rues de la ville, les nombreuses églises avec leurs clochers, les édifices d'Asti et les autres tours : une vue qui s'étend ensuite jusqu’au Monferrato et aux villes environnantes avant d’apercevoir l’imposante silhouette des Alpes et celle des Apennins qui sent déjà bon la mer.